leçons de campagne

changer pour améliorer la société: comment réinventer la solidarité?

En campagne,ou pas, un sujet arrive vite dans la conversation: l'assistanat ( vous savez à qui vous avez à faire quand ce terme est employé...). Le discours du président et candidat N.Sarkozy a été marqué par la stigmatisation des assistés; il pensait êttre populaire en utilisant cet argumentaire.

 En exploitant le ressentiment des couches populaires envers les assistés se trouvant juste au-dessous d'eux dans l'espace social, il ne se souciait guère des conséquences pour le vivre ensemble de les désigner ainsi comme boucs émissaires de toutes les frustrations.

Sa présidence aura en effet entériné la fin du consensus républicain autour de l'assistance, avec sa vindict contre les prestations compensatoires de solidarité .

 Le défi du gouvernement actuel est donc de réconcilier lutte contre la pauvreté et lutte contre la précarité ou, comment apporter du soutien à ceux qui sont privés d'emploi sans susciter le ressentiment des travailleurs précaires?

Les plus touchés aujourd'hui par la pauvreté sont les 18-25 ans. A cet âge, ils doivent être protégés par les biais de leur famille. Bien sûr. Mais le problème, nous le vivons, le voyons tous, est que les inégalités familiales sont très fortes !

Donc la famille comme instrument de solidarité est dans son rôle, louable et, à encourager évidemment, mais cet instrument constitue une injustice notoire, aggravé par l'éclatement des formes familiales du fait de l'augmentation du nombre de séparations.

La protection sociale doit se réorienter pour s'adapter à la conjoncture:

 réformer le quotient familial, ouvrir le RSA à la majorité civile (18 ans), lutter contre les bas salaires.

Une plus grande égalité dans l'attribution des ressources vaut aussi pour l'éducation, pour la formation continue, sans ségrégation territoriale, ethnique ou de générations, ni de sexe, afin d'agir préventivement.

Si le nombre des Rmistes ne cessait de croître, ce n'est pas parce le RMI aurait entretenu la mauvaise volonté des personnes (même si cela existe sur la marge), mais parce qu'il a compensé le détricotage de la protection sociale contre le risque chômage !

Emplois précaires, temps partiel, faiblement rémunérés, ont en effet rapproché le salarié modeste du revenu d'un allocataire: le RSA devait réparer cette injustice. Mais la dynamique d'insertion par le travail que le RSA devait entrainer a été battue  en brèche par la crise, mais aussi par le" travailler plus" et "plus longtemps"!...

Une précision est nécessaire: le RSA complémént d'activité voit ses effectifs plafonner autour de 465 000 allocataires (fin 2011) alors que plus d'1,5 million de personnes peuvent y prétendre ...

Le RSA a, en fait, révélé que la fraude, souvent dénoncée, était bien moins importante que le non-recours massifs aux prestations sociales: plus d'1/3 s'en tenant à l'écart !....

Le RSA a donc échoué aussi parce que son principe de base - les individus choisissent de ne pas travailler parce qu'ils n'y ont pas d'intérêts financiers - est , à quelques exceptions près, sans fondement dans la réalité.

Pour éviter l'implosion de la société, il faut redonner le sens de l'impôt et celui de l'aide c'est-à-dire, le sens de la citoyenneté.

 C'est pour cette tâche que le FRONT de GAUCHE  continue le combat.